Notre projet associatif s’articule autour de la volonté d’ouvrir des espaces de débat et de promouvoir des méthodes qui permettent des liaisons entre les individus, quelle que soit leur place dans la société. Loin de considérer les citoyens comme désinvestis de la chose publique - preuve en est des différents mouvements de revendications démocratiques qui se développent partout dans le monde -, il s’agit de créer des lieux où cette parole, avide d’échanges et de considération par les pouvoirs institués, puisse s’exprimer.
De nombreuses difficultés peuvent entraver l’implication tangible dans cet engagement, et c’est pour ces raisons qu’il est plus que nécessaire de chercher comment se ressaisir de ce pouvoir citoyen, comment reprendre confiance en nos capacités d’agir et de dire pour la société dans laquelle nous évoluons. Or le cadre que pose le théâtre institutionnel se prête particulièrement à l’ouverture d’aires intermédiaires, laissant libre champ à l’expérimentation démocratique, interrogeant chaque participant sur les manières d’interagir, cherchant collectivement ce qu’il nous conviendrait mieux de vivre.
Depuis 2011, nous menons des interventions sous forme de théâtre institutionnel auprès de différents publics : Maison de l’Enfant et de la Famille des quartiers Petit Bard et Cévennes (parentalité, vivre ensemble…), établissements scolaires (éducation à la sexualité, santé, citoyenneté, conduites à risque)...etc.
Parallèlement, un volet ateliers citoyens s’est développé pendant quelques années.
Ces ateliers ouverts à tou-te-s sont un espace public d’expression dont l’objectif est d’échanger autour de thématiques sociétales (civisme, intergénérationnel, vivre ensemble…etc.). Aujourd’hui, ces rencontres se déclinent sous forme de parcours.
Ils permettent de répondre à une demande réelle d’habitants inscrits dans leurs territoires à agir sur leur quotidien et leurs institutions, non pas comme un contre pouvoir, mais comme un partenaire alternatif qui reprend en main sa capacité de citoyen.
Un atelier citoyen pour débattre au moyen du théâtre forum institutionnel : à partir d’une question commençant par «Comment faire pour…», issue de la conférence populaire, une situation conflictuelle est construite avec et par les participants. Quiconque dans l’assemblée peut ensuite intervenir pour remplacer un des protagonistes, afin de proposer une alternative ou une conséquence différente. L’atelier se termine par un diagnostic partagé, qui rend compte des relevés de conclusions de chacun-e (à travers les expressions consacrées : «j’ai appris», «j’ai compris», «je me propose»).
Habiter l’espace public (manifestations diverses, places, sorties d’école...) pour mener un ouvreur de paroles : allons à la rencontre des passant autour d’une question posée. L’objectif n’est pas de mener une enquête quantitative, mais bien d’ouvrir des espaces temps d’expressions, où chacun-e peut dire le monde à sa manière. Les paroles recueillies sont exposées sur de grands panneaux de couleurs. Ce dispositif permet alors d’obtenir un large éventail de points de vue autour d’une thématique, tout en participant à la création de lien social.
Une conférence populaire pour approfondir le thème et formuler une problématique : de manière conviviale, dans une ambiance «café du commerce», tous les participants sont invités à repenser ensemble la question initialement posée. Pas de conférencier, dans la mesure où on considère que chacun a sa propre expertise sur les questions sociétales, et que toute parole en vaut une autre. Par petits groupes, chaque tablée formule une nouvelle question, échangée au hasard avec les autres. Les participants peuvent alors proposer des éléments de réponses, construisant une réflexion collective autour d’un thème. La conférence populaire aboutit à l’élaboration d’une liste de problématiques, dont une sera traitée lors de l’atelier citoyen.